mardi 6 mars 2012

Une « simple » erreur de traduction prolonge la guerre d’un mois

Une « simple » erreur de traduction prolonge la guerre d’un mois

Voici le plan de paix en six points souscrit le 12 août par la Géorgie et la Russie avec la médiation de la présidence française de l’Union européenne et dont le chef de l’Etat français Nicolas Sarkozy veut accélérer la mise en oeuvre lundi à Moscou et Tbilissi.
La version ci-dessous est celle présentée le 13 août dans les conclusions de la rencontre des ministres des Affaires étrangères de l’UE à Bruxelles:
1. Ne pas recourir à la force
Cette version correspond mot pour mot à celle signée en français par les présidents français Nicolas Sarkozy et géorgien Mikheïl Saakachvili et dont l’AFP a obtenu une photocopie. Aucune copie de la version portant la signature du président russe n’a pu être obtenue.
2. Cesser les hostilités de façon définitive
3. Donner libre accès à l’aide humanitaire
4. Les forces militaires géorgiennes devront se retirer dans leurs lieux habituels de cantonnement
5. Les forces militaires russes devront se retirer sur les lignes antérieures au déclenchement des hostilités. Dans l’attente d’un mécanisme international, les forces de paix russes mettront en oeuvre des mesures additionnelles de sécurité.
6. Ouverture de discussions internationales sur les modalités de sécurité et de stabilité en Abkhazie et en Ossétie du Sud.
Une première version parlait au point 6 de « l’ouverture de discussions internationales sur le statut futur et les modalités de sécurité durable en Abkhazie et en Ossétie du sud ». Les mots « statut futur » et « durable » ont été retirés à la demande du gouvernement géorgien avec l’accord de la Russie, selon M. Sarkozy.
Mais la version toujours affichée en russe et en anglais sur le site internet du Kremlin garde les mots « statut futur » et « durable ». De plus elle ne parle pas de sécurité « en » Abkhazie et « en » Ossétie du Sud mais de « leur » sécurité.
Selon un responsable russe, « dans la version russe, le texte évoque la sécurité de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud », alors que « dans le document transmis à Saakachvili » « cela a été présenté comme en Abkhazie et en Ossétie du Sud ».
Le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner a confirmé samedi qu’un « problème de traduction » sur ces prépositions contribuait à des interprétations différentes, par les Russes et les Occidentaux, du plan de paix.
La différence de prépositions joue un rôle significatif car elle peut entraîner une définition différente des « zones tampon » créées par l’armée russe en Géorgie.
Dépêche AFP en date du 08/09/2008.

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